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Règne animal

Définition du Comportementaliste

Rédaction :  Karine Marcopoulos , Vice-présidente de l’ANCA

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Le comportementaliste intervient lorsqu'un chien, un chat ou un cheval manifestent des comportements indésirables pour son environnement. 

Les comportements les plus connus sont :

. L’hyper-attachement pouvant mener à de l’anxiété de séparation

. La modification de la hiérarchie

. L’anxiété permanente, 

. L’hypersensibilité-hyperactivité (HS-HA),

. La conduite agressive envers les humains, ses congénères ou d’autres espèces,

. L’apathie, les alopécies, la dépression,

. Les dégradations, les destructions,

. Les troubles alimentaires (vol, anorexie, pica, coprophagie, etc),

. Les états de peur incontrôlable, de phobie,

. Les nuisances sonores, vocalises

. La malpropreté,

Nous pouvons également intervenir en cas d’adoption dans le choix de la race, de l’éleveur et même du chiot au sein de la portée. 

Nous nous déplaçons au domicile de nos clients.

Nous travaillons à notre compte. 

Nous devons nous assurer que tout problème de santé soit écarté.

 

En général, deux rendez-vous suffisent pour rétablir une relation harmonieuse entre le maître et l’animal. Chaque entretien dure en moyenne 1h30 à 2h00. Le deuxième entretien permet de vérifier si les hypothèses émises étaient les bonnes, si les objectifs ont pû être mis en place. Il est indispensable de faire ce deuxième entretien. Les tarifs appliqués dépendent de la région où le comportementaliste exerce. Nous sommes tenus par le secret professionnel.

 

Nous sommes contactés par des propriétaires qui sont en souffrance avec leur animal de compagnie. Ils rencontrent des «problèmes» avec leur animal qu’ils ne comprennent pas ou plus. Ils aiment leur animal. Ils ne savent plus ni quoi faire, ni comment. Ils sont perdus. 

Il ne suffit pas d’aimer les animaux pour être comportementaliste. Il est indispensable d’avoir suivi une formation en éthologie (science de l’observation du comportement de l’animal, y compris l’Homme dans son milieu naturel). Grâce à cette science, nous savons observer les comportements de l’animal et comprendre quelles en sont les causes. Elle étudie les différents comportements comme les comportements sociaux, les comportements territoriaux, les comportements de reproduction, les comportements de communication, les comportements alimentaires et les comportements de déplacement. Elle nous enseigne ce que sont les organisations sociales au sein d’un groupe, où la notion de hiérarchie pourtant si critiquée aujourd’hui est primordiale pour la survie du groupe. Cette notion de hiérarchie doit être ancrée chez le comportementaliste car beaucoup de comportements indésirables de l’animal sont justement le résultat de son non-respect. L’animal n’est pas à sa place au sein de la famille, domine ses maîtres sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Il est perdu, n’a plus de repères sécurisants pour lui et peut développer un comportement agressif, par exemple. Le comportementaliste sait que ce comportement indésirable est une réponse adaptative à son environnement.

 

Lors de notre premier entretien, nous devons essayer d’avoir des informations (si c’est possible) sur l’histoire de l’animal et vérifier si celui-ci a bien reçu tous les codes de sociabilité et de socialisation de la part de sa mère, frères et sœurs, de l’éleveur dans les premiers mois de sa vie. Nous devons aussi nous assurer que les critères sociaux de l’animal soient respectés : promenades, repas, rencontre avec les congénères, temps de jeux… Il est également fondamental de vérifier si les conditions de vie sont adéquates et adaptées pour l’animal : par exemple, 3 chats cohabitants dans 30 m² !? Je tenais justement à souligner que je rencontre trop de chiens qui ne sont pas suffisamment promenés. La sortie du matin de 1/4 d’heure et idem pour celle du soir, ne sont pas des promenades enrichissantes et suffisantes au bien-être de l'animal, mais juste une sortie hygiénique. Un chien, en fonction de sa race, doit être promené en liberté (ou en longe si on n’a pas de rappel ou confiance) pendant 3/4 d’heure minimum par jour.

Green Eyed Cat

Nous devons comprendre quelle relation est instaurée entre le propriétaire et l’animal. Notre client parle de «problème» avec son animal mais le comportementaliste sait que ce problème n’est que le symptôme, une réponse adaptative de l’animal à son environnement. Lors du questionnement, le comportementaliste cherche à comprendre quel est le véritable problème, les déclencheurs de ce(s) comportement(s) indésirable(s).

C’est pour cette raison que nous donnons le titre de comportementaliste au comportementaliste car le comportement est au cœur de son activité. 

C’est en cherchant les déclencheurs que nous comprenons l’environnement dans lequel vit l’animal, comprendre les relations qu’il entretient avec la cellule familiale. Et cette cellule familiale peut être diverse et variée : une seule personne ou plusieurs, avec des enfants, des adolescents, des personnes âgées, d'autres animaux …

C’est pour ces raisons que les notions élémentaires en psychologie sont fondamentales pour le comportementaliste. Nous savons que l’animal joue le rôle de psychopompe, qu’il est un véritable buvard, absorbant les névroses de son ou de ses propriétaires. Il peut être victime de son anthropomorphisme.

Le comportementaliste doit avoir suffisamment de connaissances pour savoir ce qu’est un enfant, un adolescent, une personne âgée… Il doit comprendre comment son client fonctionne, détecter les non-dits, poser les questions qui semblent être sans rapport avec l’animal, et pourtant... Il s’agit de mettre la personne en confiance, d’arriver à se libérer et de se confier. Nous devons prendre en compte le lieu de vie et le mode de vie car ceux-ci ont une influence extrême, en particulier la perception des maîtres de leur animal et la manière qu’ils ont de communiquer avec lui. 

Bien souvent, il s’agit de transformer les projections inconscientes des maîtres : le besoin de s’affirmer à travers lui, le besoin de contact, le besoin de consolation, le besoin de remplacement (personne ou un autre chien avec lequel le deuil n’a pas été fait), le besoin d’exister en demandant une présence constante de son animal, le besoin d’être sécurisé… Le propriétaire interprète, juge, qualifie les comportements de son animal en fonction de ses critères personnels et humains.

L’anthropomorphisme est un précieux outil de travail pour le comportementaliste. C’est un véritable mécanisme de défense pour le sujet humain exprimant une ou des difficultés existentielles. 

 

Ces projections inconscientes que l’on appelle l’anthropomorphisme peuvent être à l’origine des comportements indésirables de l’animal et avoir des conséquences désastreuses pour lui. Il est la cause majeure des traumatismes canins, félins et équins. L’animal devient un exutoire, un émonctoire. Il faut réussir à modifier tout le système dans lequel vit le chien (le chat ou le cheval) pour que celui-ci respecte l’éthologie de l’animal.

 

"J’ai rencontré un monsieur qui me disait qu’il voulait un « chien revolver » ! Il avait tellement peur de se faire cambrioler qu’il avait hésité à prendre un revolver ou un chien. Il a finalement opté pour une adorable golden qui sait quand même monter la garde quand il faut. Elle répond donc aux attentes de son propriétaire. Que ce serait-il passé dans le cas contraire ?"

Nous devons être « focus » pendant l’entretien avec notre interlocuteur, savoir utiliser les techniques de la PNL (Programmation Neuro Linguistique) pour libérer dans un premier temps la parole de notre client. Nous devons réussir à se synchroniser avec lui pour le mettre dans un climat de confiance. Nous devons pouvoir nous adapter à toutes les personnes présentes lors de l’entretien, faire intervenir chacune, savoir gérer les conflits si besoin.

Être bienveillant, le comportementaliste doit donc écouter, guider, poser des hypothèses et les valider auprès de nos clients. Nous ne devons porter aucun jugement et toujours rester respectueux. Nous devons savoir recevoir et accepter les mots, la colère, les gestes, l’agressivité, le stress, la peur, la panique, l’anxiété, l’angoisse, le silence d’une personne dans une neutralité bienveillante. Toute forme de communication est à prendre en considération. 

En plus d’observer et de percevoir la communication non-verbale et verbale, nous devons comprendre ce qui motive cette relation qu’entretient le propriétaire à son animal : il s’agit de prendre en compte l’éducation, les critères, les croyances, les traumatismes infantiles et autres, la présence d’une personne castratrice, un deuil non abouti… 

 

Toujours avec bienveillance, nous devons savoir se faire respecter par les humains et par les animaux. Notre «posture d’excellence» sera gage de confiance pour nos clients et également pour les animaux s’ils sont présents lors de l’entretien. 

 

Nos clients sont tous différents et chacun a sa propre histoire. C’est ce qui rend, à mon avis, ce métier passionnant. Nous ne savons jamais quel profil se trouvera derrière la porte, quelle sera la réponse adaptative de l’animal et quel sera le véritable problème qui déclenche cette réponse. Il ne s’agit pas de «psychiatriser» l’animal ni le maître. L’attention du comportementaliste se porte sur la relation de l'humaine à l’animal et uniquement sur celle-ci.

 

Pendant le rendez-vous, le client doit prendre conscience que si son propre comportement change, celui de l’animal changera également. Cette prise de conscience peut être douloureuse pour le client, au comportementaliste de trouver les mots justes et de le déculpabiliser. L’art du comportementaliste est de réussir à faire parler le client : lui faire prendre conscience de la situation par ses propres mots et qu’il formule lui-même, les objectifs qu’il doit et peut mettre en place. Nous devons nous adapter à chaque personne. Nous devons pouvoir guider nos clients vers des objectifs accessibles et nous assurer que ces objectifs soient réalisables pour nos clients. Le choix de telle ou telle méthode demande de la flexibilité au comportementaliste : Nous devons nous adapter aux sujets présents. 

Nous devons maintenir nos connaissances et participer à des réunions avec nos collègues pour faire part de nos entretiens, nos difficultés que nous avons pu avoir lors de certains entretiens. C’est pour cette raison que l’association OECC existe depuis plus de 20 ans. Nous devons toujours avoir un esprit ouvert et savoir se remettre en cause s’il le faut. Faire un feed-back de nos entretiens nous permet de prendre du recul, de se refaire le déroulé et peut-être se dire ce que nous aurions pu approfondir sur tels ou tels points avec notre client. C’est pour cette raison que le deuxième entretien est primordial : il permet de valider les hypothèses émises et voir si les objectifs ont pu être mis en place. S’ils n’ont pas pu être mis en place, quels ont été les freins ?

Il est conseillé que le comportementaliste ait lui-même fait un travail sur soi. Il est impératif que nous nous connaissions nous-même. Nous devons connaître et maitriser nos propres névroses. Nous ne pouvons rester neutre si justement nous ne connaissons pas nos limites. Aider une personne, un animal peut déclencher chez nous un vécu, des émotions que nous devons savoir maîtriser. A nous, justement de savoir prendre du recul et de savoir prendre des congés quand il faut.

Nous devons prendre conscience que nous ne pouvons pas sauver tout le monde et que nous pouvons être confrontés aux propres limites de notre client. Nous pouvons prévenir, mais la décision finale sera toujours prise par le client.

Etre comportementaliste, c’est aimer les animaux et les humains. 

Suivre des études de comportementaliste permet au comportementaliste de comprendre l’Homme, de le connaître et de le respecter. Nous grandissons en suivant ces études car forcément, cela nous interpelle, nous remue ! 

  

Un comportementaliste doit savoir rester à sa place. Le cas échéant, il lui incombe d’orienter le propriétaire vers le professionnel adapté, s’il détecte un comportement qui dépasse ses compétences. Nous devons connaître les limites de nos compétences. Il est certes au carrefour des différentes professions comme le psychologue, le vétérinaire ou l’éducateur canin. Il peut également être éducateur canin mais doit avoir conscience quand il exerce en tant que comportementaliste ou éducateur canin. 

Etre comportementaliste, ce sont de belles rencontres avec les humains et leurs animaux. C’est les aider à vivre ensemble en toute sérénité. En général, deux rendez-vous suffisent pour retrouver cette harmonie et vivre de belles années avec lui.

 

Merci pour votre lecture 🐾

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